Constituer une épargne de précaution est essentielle pour faire face aux imprévus de la vie et assurer sa sécurité financière. Que ce soit pour pallier une perte d’emploi, des dépenses de santé inattendues ou encore des réparations urgentes, avoir de l’argent de côté permet d’éviter de se retrouver dans une situation délicate. Mais combien faut-il épargner exactement et comment s’y prendre efficacement ? Décryptage.
Quel montant pour son épargne de précaution ?
Les experts en gestion de patrimoine s’accordent généralement à dire qu’il est judicieux de mettre de côté l’équivalent de 3 à 6 mois de ses dépenses courantes. Ce montant peut paraître conséquent mais il permet de couvrir la plupart des aléas de la vie pendant une durée suffisante pour retrouver une situation stable. Pour déterminer précisément la somme à épargner, il convient de dresser la liste de ses dépenses incompressibles :
- Loyer ou mensualités de crédit immobilier
- Charges (eau, électricité, gaz, téléphone, internet, assurances, etc.)
- Courses alimentaires
- Frais de transport
- Remboursements de crédits à la consommation
- Impôts et taxes
Une fois ce budget mensuel minimum établi, il suffit de le multiplier par le nombre de mois souhaité (en général entre 3 et 6 mois donc) pour obtenir le montant cible de son épargne de précaution. À noter que ce montant est à adapter en fonction de sa situation personnelle : certains préfèrent viser 12 mois de dépenses s’ils exercent une profession à risque par exemple (indépendants, intérimaires, CDD…).
Où placer son épargne de précaution ?
L’épargne de précaution doit être disponible à tout moment. Il est donc important de la placer sur des supports sûrs, liquides et rémunérateurs. Le livret A répond parfaitement à ces critères avec un taux de 3% net d’impôt (depuis le 1er février 2023) et la possibilité de retirer son argent sans frais ni pénalités à tout moment. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) présente les mêmes avantages. Ces deux livrets réglementés permettent d’épargner respectivement jusqu’à 22 950€ et 12 000€ (hors intérêts capitalisés).
Pour aller plus loin, il est possible de placer le surplus sur un livret d’épargne bancaire classique. Les taux ne sont pas réglementés mais atteignent en moyenne 2 à 3% brut actuellement, avec là aussi une disponibilité totale des fonds. Mieux vaut éviter en revanche les comptes à terme qui bloquent les sommes pendant une durée déterminée.
Comment se constituer une épargne de précaution ?
Épargner plusieurs milliers d’euros peut sembler un objectif inaccessible. Pourtant, en procédant par étapes, il est à la portée de la plupart des ménages. La première chose à faire est de s’astreindre à un budget qui intègre une ligne « épargne ». Même 20€ par mois, c’est toujours ça de pris ! Cette somme est ensuite à augmenter progressivement en rognant sur les dépenses superflues (sorties, shopping, abonnements…) Fixer des paliers intermédiaires aide à rester motivé dans la durée.
Certains moments de l’année sont plus propices pour mettre de l’argent de côté comme les mois qui suivent la perception d’un 13ème mois, d’une prime ou encore d’un remboursement d’impôt. Autre astuce : arrondissez vos dépenses courantes à l’euro supérieur et virez la différence sur votre livret d’épargne de précaution à la fin du mois. Vous épargnerez ainsi sans effort et sans impact sur votre train de vie !
L’épargne de précaution, un pilier de la gestion de patrimoine
Bien qu’elle reste peu rémunératrice, l’épargne de précaution est un fondement d’une bonne gestion patrimoniale. Elle s’inscrit dans une logique de protection et de prévoyance, au même titre que les contrats d’assurance ou encore la souscription d’une mutuelle santé performante. Son importance est d’autant plus grande dans un contexte économique incertain marqué par une inflation persistante et des risques accrus de perte d’emploi.
Une fois cette épargne de sécurité constituée, il est possible d’orienter le surplus de ses liquidités vers des placements plus dynamiques comme l’assurance-vie, les valeurs mobilières ou encore l’immobilier locatif par exemple. L’objectif est alors non plus de se protéger mais de valoriser son capital sur le long terme. Un conseil patrimonial personnalisé permet d’optimiser l’articulation entre ces différentes poches d’épargne en fonction de sa situation financière, fiscale et de ses objectifs de vie.